L’idée de Dieu varie en fonction des modes de vie. Lorsque l’homme vivait de la chasse, de la pêche et de la cueillette, en se déplaçant dans la nature, il adorait les esprits de celle-ci. Lorsqu’il a commencé à cultiver la terre, à élever des animaux et qu’il s’est sédentarisé, il s’est inventé des Dieux avec lesquels il échangeait moyennant quoi il leur demandait protection. Au départ chaque Dieu est responsable d’un domaine bien particulier. Au cours du temps apparaît un phénomène de hiérarchisation, car ces dieux, à l’image de l’homme se livrent des luttes pour le pouvoir jusqu’à ce que l’un d’entre eux domine : Zeus était le maître de l’Olympe quasi incontesté. L’aboutissement de ce processus est le monothéisme.
Aujourd’hui, les religions Abrahamiques : judaïsme, christianisme, islam, confessent un dieu unique révélé selon elles par les textes sacrés que sont la thora, la bible, le coran. Les découvertes modernes dans les domaines de l’histoire, de l’archéologie, des sciences humaines ou encore l’analyse historico-critique de ces textes montrant comment ils se sont constitués à partir de faits réels ou souhaités, de mythes, de légendes remettant en cause non seulement le statut de ces textes mais encore leur contenu. Du point de vue de leur statut, ils ne tombent pas du ciel et sont œuvre humaine quelle que soit la manière dont on envisage leur inspiration, ils ne peuvent être pris à la lettre, du point de vue du contenu ils défendent par exemple des modèles de pureté pour éviter que les peuples se mélangent, modèles auxquels Jésus est venu s’opposer catégoriquement. Notons que le statut donné à ces textes ne fait pas l’unanimité au sein de chacune de ces trois religions comme d’ailleurs dans les religions entre elles.
Les philosophes en particulier, de Socrate à Kant ont cherché à penser Dieu dans le cadre de la raison. Les lumières par exemple cherchent à émanciper la foi en Dieu de l’obscurantisme. Cette philosophie ne se veut pas athée mais ne croit pas à la révélation. Elle cherche. Voltaire parlant de l’univers, ne peut croire que cette horloge existe et n’ait point d’horloger.
Au 19eme siècle la critique sera plus radicale. Ce sera le temps de l’athéisme selon lequel il n’y a pas de Dieu :
Feuerbach : La foi est une aliénation anthropologique. On projette en Dieu toutes les qualités humaines, cela évite de les vivre sur la terre. Il faut se réapproprier ces valeurs et ne pas attendre de les vivre au ciel dans un futur hypothétique.
Marx : la religion est une aliénation économique. Elle est le cri de la créature opprimée. Elle est un analgésique, l’opium du peuple et permet de faire face à la souffrance.
Freud : la religion est le refus du réel. C’est une névrose. On invente Dieu qui rassure (doudou) parce que l’on est désemparé devant la mort.
Nietzche : La religion amène l’homme à capituler et à renoncer à sa puissance.
Jésus, dans les Evangiles semble approuver toutes ces critiques. Il vient pour libérer l’humain des conceptions dans lesquelles les religions l’enferment et pour l’orienter vers le prochain, vers les autres. Jésus semble être le visage du Dieu invisible ; On ne peut rien dire de Dieu. On ne peut que regarder l’œuvre de Jésus Christ.
