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12 février 2012 7 12 /02 /février /2012 15:12

 

            Ils étaient une dizaine dans la grand rue. Chacun semblait avoir appris son rôle tel un comédien bien payé.  L'un s'avançait vers le passant indifférent lui proposant poliment un tract à l'écriture bleue. Un autre faisait mine d'aider la vieille dame bien encombrée par son sac débordant de provisions. Un autre encore discutait pied à pied avec un passant visiblement pas convaincu. Tous arboraient un grand sourire de circonstance.

            L'un s'approche et me tend son papier accompagné d'un" c'est pour vous" mielleux et peu convaincant. D'un coup d'œil, sans même me saisir de son flyer , j'aperçois le sigle UMP. De quoi s'agit-il vraiment? Rien dans ma mémoire. Je cherche. Rien ne revient. L'autre s'escrime à devenir mon interlocuteur. Je ne l'entends pas, occupé à chercher la signification du sigle en question. Soudain des mots me viennent à l' esprit. Je découvre alors que le sigle ne m'est pas tout à fait inconnu. Les mots se précisent: U comme union, M comme macabre et P comme pétainiste. Mais ma mémoire reste chancelante. La pensée ne la contrôle pas, les mots ont bien du mal à se placer les uns par rapport aux autres.

            Peu sûr de ma trouvaille je demande une confirmation:-" Messieurs, s'il vous plait, s'agit-il bien de l'UMP autrement dit de l' Union  Macabre Pétainiste". L'expression déclenche une réaction de violence de celui qui me tend le tract et des deux acolytes qui l'entourent. Ils crient. Ils hurlent. Le regard des passants nombreux à cette heure me protège des coups qu'ils étaient prêts à m'asséner.  La scène à jouer devenait réalité!. Ils n'avaient pas imaginé que la vérité les aurait perturbés à ce point. Des acteurs entrainés pour leur rôle dans la rue devenaient  soudain les auteurs  de paroles violentes et de gestes difficiles à contenir. Danger!

            Comme je ne voulais pas d'histoires, je n'ai pas pris leur papier. Je ne sais toujours pas ce que signifient les lettres UMP mais pour des questions de sécurité et d'avenir, je me dis qu'il vaut mieux les ignorer.

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21 mars 2011 1 21 /03 /mars /2011 22:42

           Dans un village, un forcené entra dans une école et prit en otage plusieurs enfants d’une classe maternelle. Armé jusqu’aux dents, non seulement il   menaçait de les tuer tous s’il n’obtenait pas satisfaction, mais pour montrer sa détermination, il n’hésita pas à en exécuter un.

 

         Devant une telle horreur chaque villageois proposait sa solution. L’un voulait allait détruire sa maison, l’autre incendier sa voiture.  Certains voulaient même se venger sur ses parents, ses enfants ou encore sur ses amis. Il fut même envisagé de détruire en partie l’école.

 

         Les autorités après avoir entendu toutes ces propositions et mesuré le désespoir des parents décidèrent  d’arrêter le forcené par tous les moyens y compris au risque de sa vie car pour eux, le plus important était de sauver la vie des enfants.  

         Peu de temps après, une unité spécialisée pour ce type d’intervention était sur place. Son responsable entra en communication avec le forcené. Le dialogue dura plusieurs heures. Aucune concession ne fut obtenue par le représentant de l’ordre public. Le  forcené qui ne se contrôlait plus devenait de plus en plus dangereux pour les enfants. C’est alors que les hommes de l’ordre, par le toit puis par les fenêtres tentèrent de pénétrer dans le local où, étaient retenus, les enfants. On entendit des coups de feu. Quelques minutes plus tard, les enfants étaient libérés. L’homme gisait sur le sol. Certain avancèrent qu’il s’était lui-même donné la mort.

 

         Un an s’écoula. Ce fait divers qui avait tant marqué les esprits était presque oublié. C’est alors que dans un pays à quelques milliers de kilomètres,  un dictateur agacé par les réclamations de son peuple décida d’exterminer une bonne partie de sa population. Il décréta qu’elle était composée de drogués et de terroristes. N’ayant pas trouvé suffisamment de partisans à sa solde, il fit appel à des mercenaires, distribua des armes et ordonna à son armée d’enter dans les villes et de  tuer tous ceux qui se trouveraient sur son passage.

 

         C’est alors que d’autres nations, horrifiées par le sang qui coulait voulurent intervenir afin d’arrêter le massacre. Mais les procédures pour obtenir l’autorisation d’intervenir étaient très longues. Il y eut des réunions et des discussions pendant des jours et des jours dans les quatre coins du monde. Et pendant ce temps le sang coulait toujours. Quand les nations purent intervenir il y avait déjà plus de huit mille morts soit près de  trois cents personnes par jour ayant perdu la vie depuis le coup de folie du dictateur. Les populations terrifiées célébrèrent l’intervention de ces nations jusqu’à ce que celles-ci leur fassent part de leur refus d’arrêter le tyran. Elles expliquèrent qu’elles avaient pour mission d’empêcher les méfaits de l’armée et des sbires du dictateur sanguinaire mais qu’en aucun cas elles devaient arrêter celui là. Avec leur puissante aviation et leurs missiles les nations détruisirent une bonne partie des installations du pays. Le dictateur et les siens, qui aimaient à parader, apprirent à se cacher et à se taire. Cela dura quelque temps. On avait l’impression que le pays s’était vidé de ses habitants. Plus personne ne sortait, tout le monde se cachait. Les avions se retirèrent, les missiles cessèrent de s’abattre sur leur cible. C’est alors que le dictateur  et les siens réapparurent, sans aucune blessure car ils étaient bien protégés dans leurs forteresses. Le ventre bien repu, les stocks de nourriture n’avaient pas été épuisés. Devant eux, ceux du peuple qui avaient résisté erraient comme des âmes en peine, affamées et en guenille. Fier de lui le dictateur  les assura qu’il ne les avait jamais oublié. Qu’il avait songé à se donner la mort mais que par compassion pour eux il s’y était refusé. Il leur proposa de les aider. Ils acceptèrent. La tyrannie pu continuer.

 

PS. Le même sort n’est pas réservé à tous les forcenés.

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Qui suis-je ?

     Titulaire d'une maitrise de théologie et d'un DESS de psychopathologie clinique, j'ai été amené à exercer plusieurs fonctions  et plus particulièrement la mise en place d'un centre socio- culturo- spirituel protestant puis la direction pendant 12 ans d'un centre de cure pour malades alcoliques. J'y ai découvert l'importance d'apprendre à écouter l'humain dans toutes les dimensions qui le constituent. Aujourd'hui, inscrit au rôle des pasteurs de l' Eglise Réformée de France, j'essaie de mettre des mots sur mes expériences et de conceptualiser mes découvertes.
serge soulie

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