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29 novembre 2011 2 29 /11 /novembre /2011 09:44

 

 

              Les départs à la retraite ne sont que très timidement fêtés, ce n'est plus comme avant nous dit-on après un certain nombre d'enquêtes. Il fallait s'y attendre. Depuis cinq ans, le gouvernement n'a de cesse que de tirer à boulets rouge sur les retraites. Selon lui, les français la prennent trop tôt, il n'y a pas d'argent pour les payer, elles sont trop élevées -surtout celle des pauvres. Les vieux devraient travailler plus longtemps et toujours un peu sans jamais cesser vraiment leur activité. C'est ainsi par exemple que l'on  a envisagé de demander aux enseignants retraités d'assurer des remplacements.

            Le gouvernement a ainsi en quelques années transformé la retraite  en véritable Waterloo.  Elle est devenue une véritable défaite. Ceux qui la prennent sont des vaincus, ceux qui travaillent sont des vainqueurs.  Aux premiers la honte, la gloire aux autres.

            Bien sûr on pourrait rire de cette façon de gouverner le pays. Ce serait oublier que le discours officiel a toujours  une grande influence sur les concitoyens.  Approuvé ou au contraire désapprouvé un tel discours perturbe et déstabilise parce qu'il culpabilise au maximum. Le retraité se voit obliger d'oublier qu'il a cotisé pour cette retraite et qu'elle n'est que le retour de ce qu'il a versé tout au long de sa vie au travail. Il doit se mentir se disant qu'il n'a pas  terminé sa tâche et qu'il aurait dû la continuer n'ayant pas de relève. Il doit fermer les yeux sur le chômage et sur la place qu'il voudrait laisser pour les jeunes en quête de travail.  Il doit se trouver  chanceux  sans aucun mérite. 

            A cette complication voulue par la politique actuellement menée, s'ajoutent des difficultés classiques comme les sentiments éprouvés par le  retraité après son  retrait de la vie active, les conditions  de la mise  à la retraite ( préretraite, poste de travail devenu inadapté aux moyens du retraité , santé défaillante...) ou encore les modifications conséquentes du niveau de vie.  

            Cette culpabilisation venue s'ajouter à la question  des retraites, le gouvernement l'étend actuellement à la sécurité sociale et aux problèmes de santé. Etre malade est devenu honteux, c'est ruiner la sécurité sociale. La fierté selon un ministre consiste à refuser toute indemnité journalière en cas de maladie. Quel honneur! Vivement un gouvernement qui nous redonnera  l'envie de jouir de notre retraite bien méritée, d'accepter d'être malade si la maladie advient, de retrouver la joie et le bonheur de vivre dans un pays appelé " Ma France" comme le chantait Jean Ferrat.  

 

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Qui suis-je ?

     Titulaire d'une maitrise de théologie et d'un DESS de psychopathologie clinique, j'ai été amené à exercer plusieurs fonctions  et plus particulièrement la mise en place d'un centre socio- culturo- spirituel protestant puis la direction pendant 12 ans d'un centre de cure pour malades alcoliques. J'y ai découvert l'importance d'apprendre à écouter l'humain dans toutes les dimensions qui le constituent. Aujourd'hui, inscrit au rôle des pasteurs de l' Eglise Réformée de France, j'essaie de mettre des mots sur mes expériences et de conceptualiser mes découvertes.
serge soulie

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