Terrorisme
Le procès des attentats de 2015 contre « Charly Hebdo » et l’hyper cacher nous bouleverse par la cruauté qui s’y déploie. C’est à dessein que nous n’utiliserons pas le nom des trois tueurs afin qu’ils puissent le plus rapidement possible sombrer dans les oubliettes de l’histoire. C’est une erreur d’être aussi discret sur le nom des victimes qui ont versé leur sang au nom du peuple français haï par les tueurs.
Jusqu’à présent, pour lutter contre le terrorisme, nos gouvernants ont mis en place des processus de dé- radicalisation. Les différents rapports à ce sujet laissent entendre combien il est difficile d’évaluer son efficacité. D’autres témoignages assurent même que loin de renoncer à leurs idées, les terroristes s’enferment dans une haine contre la France en particulier. Promettant de recommencer le moment venu.
Aujourd’hui il semble indispensable de remettre en cause cette dé radicalisation puisque son efficacité ne peut être prouvée. D’autre part cette manière de procéder laisse croire à ces terroristes que notre pays se ligue contre l’islam. Cette croyance est soutenue par le fait qu’ils connaissent bien peu de chose du Coran et de l’islam dont ils se réclament. C’est ainsi qu’il semble plus sage d’abandonner l’aspect religieux de l’affaire pour mieux se concentrer sur ce qui habite ces terroristes, à savoir la haine, la violence et l’attrait de la mort. C’est dans un premiers temps dans leur histoire personnelle qu’il faut chercher. Histoire familiale et culturelle avec les différents traumatismes vécus. A cela s’ajoute l’impossibilité de se diriger par lui-même. Il cherche à s’inféoder à un groupe et une idéologie. Vient ensuite cette passion pour la mort. Tuer est devenu un besoin. Rien à voir avec un acte militant défendant une cause. Le terroriste est celui qui n’a pas eu accès à son identité. Il la revendique en tuant. Il reste en souffrance. Ses actes sont des appels au secours se voulant aussi puissants que les délits commis.
Viendra enfin le moment de l’approche civique de la vie dans un pays comme la France. Selon un sondage publié par philosophie Magazine, soixante-seize pour cent de jeunes musulmans font passer les lois religieuses avant les lois de la république. Rien d’étonnant à cela. C’est ce que disent les religions. Il suffit pour notre pays de voir combien la religion catholique a eu du mal à accepter la séparation de l’église et de l’état. Encore aujourd’hui elle aimerait bien imposer son point de vue sur l’avortement par exemple aux Etats Unis, ce sont les évangélistes qui utilisent le politique pour arriver à leur fin d’où actuellement la bagarre pour la nomination des juges à la cour fédérale de justice.
Il ne sera pas facile, mais c’est indispensable, d’expliquer pourquoi les lois de la république passent en premier. C’est parce que leur rôle est de permettre à chacun de pratiquer la religion de son choix tout en tenant compte de tous. Aucune ne peut étouffer l’autre. Le dialogue entre elles ne peut-être qu’une richesse. Ce dialogue auquel il faut ajouter les athées interpelle les assemblées qui écrivent et votent les lois. Il élargit les consensus auxquels chacun peut se référer. La république laïque est une chance pour l’islam. Elle peut l’aider à s’adapter au monde actuel. La pensée de l’islam peut retrouver sa grandeur passée.
Pour conclure, nous dirons que le terroriste, quel que soit son mode d’action relève plus du soin que d’un recadrage éthique impossible. Son éloignement du réel est tel qu’il fait penser à des comportements psychotiques souvent proches de la schizophrénie. L’attrait pour la mort sous forme de cadavre en est un signe flagrant. Que l’on nous comprenne bien, il ne s’agit pas ici d’attribuer une maladie mentale à des opposants pour les envoyer au goulag. D’abord parce que ce ne sont pas des opposants mais des meurtriers. Ensuite parce qu’il ne s’agit pas de les éliminer mais de les réinsérer dans le réel de la vie quotidienne. Ce travail sera long et difficile. Il doit se dérouler dans un cadre strict et bien particulier. La prison ne peut être qu’un début pour garantir la sécurité de tous. Il faudra toutefois réfléchir à mettre de nouvelles structures en place pour poursuivre ces soins tout en garantissant la sécurité des citoyens. Pour un certain nombre, c’est à vie qu’il faudra maintenir des protections. Le schizophrène ne guérit jamais totalement et peut avoir de graves rechutes qui mettent en péril sa vie et celle des autres.